Vous souhaitez vendre votre entreprise, et vous avez le profil pour vendre à votre équipe. Mais votre équipe est-elle votre acheteur idéal ? Le contexte de votre entreprise se prête-t-il à une reprise par vos employés ?
Voici quelques éléments clés à prendre en compte :
- Il existe un fort sentiment d’appartenance à l’entreprise au sein de l’équipe : non seulement les employés vont continuer à travailler dans l’entreprise, mais en plus ils vont l’acheter !
- Des employés sont en poste depuis plusieurs années : ils et elles connaissent bien l’historique de l’entreprise, son fonctionnement, les dossiers, les clients…
- L’équipe compte des employés clés pouvant se partager les responsabilités de gestion et développement d’affaires
- L’équipe compte des employés qui ont des compétences complémentaires
- L’équipe compte des employés qui ont du leadership et une vision entrepreneuriale
- Les employés démontrent un intérêt à être consultés et à participer à certaines décisions
- Les employés ont à cœur le succès de l’entreprise
- L’entreprise est en santé financière
Maintenant que nous avons déterminé que vous et votre équipe avez le profil idéal, les conditions de réussite ci-dessous vont augmenter les chances de succès du transfert en coopérative.
- Attitude partenariale cédant – repreneurs
Que le cédant quitte ou reste dans l’entreprise, il est primordial que les 2 parties soient dans une relation partenariale, basée sur la confiance et la transparence. Par exemple, le cédant doit collaborer et partager des données stratégiques assez tôt dans le processus, comme le chiffre d’affaires et les bénéfices; et divulguer assez rapidement le prix de vente. Les repreneurs ne doivent pas avoir l’impression que des éléments importants leurs sont cachés, le rachat doit se faire en toute connaissance de la situation de l’entreprise. Les repreneurs, eux, doivent s’assurer de mettre en place des canaux de communication efficace avec le cédant et avec le reste de l’équipe; et de transmettre les bonnes informations au bon moment – certaines informations financières et commerciales doivent demeurer confidentielles entre le cédant et les repreneurs, le temps de la négociation.
- Forte adhésion au projet de transfert en COOP
On a parlé ici du modèle COOP et de l’importance de son appropriation. L’équipe doit croire au projet, croire au transfert. La coop Les bouquinistes illustre parfaitement ce point : en plein contexte de pandémie, avec des rencontres uniquement virtuelles, un processus qui n’a pas été un long fleuve tranquille… : c’est vraiment l’adhésion au projet et la mobilisation de la communauté qui a porté l’équipe de repreneurs et leur a permis de mener à terme le transfert.
- Légitimité du comité provisoire
Selon la taille de l’équipe, il peut être nécessaire de créer un comité provisoire, c’est-à-dire un noyau de personnes qui va mener le projet de transfert du côté des repreneurs. Ces personnes doivent être légitimes aux yeux du reste de l’équipe, ce sont des personnes en qui l’équipe a confiance. Le comité provisoire devient souvent le premier conseil d’administration. Le Central Café de Rimouski est un bon exemple : un noyau de 7 personnes sur 30 a porté le projet, les personnes étaient en poste depuis 10 à 20 ans, dans le milieu de la restauration !
- Mobilisation des employés selon leur expertise
Le transfert en COOP est l’occasion de (re)découvrir des expertises de ses collègues, parfois en dehors de leurs tâches habituelles. Certaines personnes auront des facilités en gestion, en communication, pour les aspects administratifs ou législatifs… la liste peut être longue, mais chacune des expertises peut être précieuse pour la réussite du transfert.
- Communication régulière entre le comité provisoire et les employés
Pour continuer à adhérer au projet, l’équipe doit être informée régulièrement de ses avancées. Le comité provisoire doit informer régulièrement l’équipe des avancées du transfert, les étapes en cours, les prochaines étapes… La coop Edgar a ainsi envoyé un bulletin d’information hebdomadaire durant toute la durée du transfert, et continue à le faire encore aujourd’hui !
- Faire preuve de patience !
Un projet de transfert peut s’étendre sur un horizon de 6 mois à 1, 2 ans, voire plusieurs années, selon la nature et la complexité du projet. Le cédant doit adapter son rythme, de INC à coop, notamment dans la prise de décision : il s’adresse à un collectif qui se concerte, et pas à une seule personne avec décision immédiate. Le groupe de repreneurs apprend à mettre en place les bases de son collectif et des ajustements peuvent être nécessaires en cours de projet. La patience est de mise !
- Préparation et implication
Les travailleurs doivent aussi continuer à assumer leurs tâches en parallèles du projet de transfert et mener de front le tout. Ils doivent donc prévoir du temps d’implication sur une base régulière en plus de leur travail habituel. Dans le cadre d’un projet de grande ampleur, cela peut être une bonne idée d’embaucher ou identifier un.e chargé.e de projet. De son côté, le cédant doit être bien préparé au niveau fiscal et comptable et avoir identifié des scénarios de transfert (vente progressif ou complète, continuation dans la coop, vente des actifs ou des actions, etc.).
Ces conditions de réussite augmentent les chances de succès de votre transfert, mais il existe de nombreux autres paramètres à attacher ensemble : l’accompagnement sera essentiel dans votre démarche.
